Dieppe le, 14 mars 2003
GERARD Roland
Educateur,
à
Mme
Directrice du C.A.E. de DIEPPE
Objet : Compte-rendu réel et interne du camp réalisé du 16 au 22 février 2003 à
A ce jour, le 14 mars 2003 me reviennent aux oreilles des réactions disproportionnées et indélicates sur la manière dont s'est déroulé le camp de Saint-Paul-en Chablais, à savoir :
- c'est moi seul qui avait l'argent du camp.
- au voyage aller je m'arrêtais au péage pour payer les frais de l'autre véhicule,
- lorsque je proposais des activités comme le cinéma, je ne demandais l'avis de personne….
Je tiens à préciser que ces réprimandes ne m'ont jamais été adressées directement, mais qu'elles me se sont revenues par effet « boomerang ».....
Je répondrai donc point par point à ces récriminations, mais cette fois en y rajoutant les miennes.
- l'argent : l'expérience "modeste" que j'ai des camps m'a appris à ne confier le budget qu'à une seule personne ; ce qui évite bien des déboires en cas de perte ou en cas de vol. Un budget s'établissant pratiquement au jour le jour en fonction de ce qu'il reste. En principe, les éducateurs qui n'ont pas le budget du camp avancent sur leurs deniers et sont remboursés en temps réel ; il semble qu'au moins une des deux personnes était venue au séjour les poches vides ; ce qui est un comble.
En ce qui concerne l'aller, j'avoue avoir « pêché » et m'être arrêté aux péages et aux stations d'essence pour faire le plein ; c'est « moi » qui réglait. De toute manière, il fallait bien que les deux véhicules ne soient pas trop éloignés ; il y avait le repas de midi et le fait que personne ne sache où se trouvait vraiment le chalet ; un minimum de coordination était nécessaire.
En ce qui concerne le cinéma, au départ ; nous avions l'information qu'il n'y avait que deux séances à Thollons le lundi soir et le mercredi soir ; nous avons choisi en concertation avec les jeunes le lundi soir parce qu'il y avait "Taxi 3" et que le film du mercredi était un dessin animé. Par la suite, nous avons appris que les films tournaient et que le mercredi soir il y avait
un autre film ; arrête-moi si tu peux. A cette date tout le monde était fatigué, même moi, et je ne crois pas avoir forcé qui que ce soit à assister à cette dernière séance ; il est vrai que deux ou trois jeunes se sont endormis et en toute franchise j'ai failli le faire moi-même, malgré "l'inconfort" du siège .Je ne vois pas ce qu’une discussion aurait pu changer, en tout état de cause , je serais allé à la séance(apparemment certains collègues et certains jeunes ne voulaient pas y aller…..je ne me souviens que de la joie des enfants,c’est bizarre ……) avec la majorité des jeunes et avec le camion……comme à l’accoutumée s’il avait fallu le faire………mais encore une fois, cela n’a pas été clairement dit…….
Passons à mes reproches à moi qui ne manqueront pas, je l'espère de susciter des réactions. Comme je l'ai indiqué sur mon site, j'ai parcouru 2 036 Kms dans le Master seul alors que les deux autres éducateurs étaient dans la Clio avec deux jeunes. J'ai peut être voulu conduire ce camion ; mais jamais je n'ai prétendu le manœuvrer en permanence seul avec huit jeunes à l'intérieur... à l'aller comme au retour, le prétexte du tabac aurait pu être réglé intelligemment puisqu ' apparemment ce dernier semble avoir été mis en avant. Si les choses avaient été dites avant ce camp, je ne l'aurais jamais fait ; ou je l'aurais fait tout seul. Les trajets quotidiens de Saint-Paul-en-Chablais à Thollon aller et retour par jour ; je les faisais également seul. Sur un quart d'heure ; j'aurais pu m'abstenir de fumer ; ce qui est un autre problème mais qui n'a jamais été discuté.
De ce camp il faut ajouter que le responsable de la structure m'a annoncé dès le deuxième jour en me parlant en aparté que si un des éducateurs ne se calmait pas ; il se réservait le droit de mettre fin au séjour ; qu'en 25 ans de travail ; il avait rarement rencontré quelqu'un d'aussi irrespectueux et agressif ; et qu'il n'était pas là pour résoudre les problèmes personnels et existentiels des encadrants Le directeur m’a d’ailleurs remercié à la fin du séjour d’avoir fait le nécessaire auprès de cette personne pour que le camp se passe bien. Ceci est facilement vérifiable.
Au retour, un des deux personnels était tellement pressé de rentrer qu'il s'est trompé d'autoroute et qu'après s'être levé à cinq heures ; nous avons eu la joie de faire 160 Kms de trop ; je n'ai rien dit ; mais j'ai fait ressentir mon mécontentement. Je veux bien qu'on soit pressé de rentrer, mais il y a des limites.
Pour conclure, j'ai fait ce camp à plusieurs, mais j'ai été seul pour tous les trajets routiers ; seul à table lors des repas la plupart du temps. Un soir où nous mangions de la fondue savoyarde et que nous étions deux à ne pas aimer,cela n’a pas empêché mes deux collègues de partir après le repas pour aller casser la croûte sans me demander mon avis…..ce qui au demeurant ,aurait été la moindre des choses ; et cette complicité, voire cette dualité des deux autres personnels m'a interrogé….... serais-je un vieil imbécile à mettre à part ou fallait-il protéger un personnel à tout prix et le mettre à l'abri……..mais de quoi !! Le plus agaçant dans cette histoire est que ma version des évènements va certainement aller à l’opposé de ce que vont dire les deux autres ; la solitude n’est pas une maladie honteuse et je l’assume…..mais je crains le pire ; de là à dire que les comptes du camp ne sont pas complètement limpides ,il n’y a pas des « kilomètres »…. « on peut être éducateur et avoir le nez creux, ce n’est pas incompatible »…..(je me souviens lors du camp avoir discuté avec un des deux personnels sur la majorité des choses qui viennent d’être dites et de ne pas avoir été contredit……….au contraire).
En tout cas ; je ne supporte pas la mauvaise foi, la manipulation ; et ce sentiment de solitude après ce camp ; il faut bien que je l'exprime. En sus nous avons fait un crochet à l'aller
pour prendre un personnel et ce même personnel au retour n'a pas pris la peine de terminer le camp comme il aurait du le faire( puisqu’il s’est fait déposer à Rouen en toute quiétude) ,à savoir : débarrassage des affaires du camp et discussion courte mais intense avec les familles sur le « comment » dont s’est déroulé le séjour etc…... Il me parait trop facile de critiquer les autres quand on a pas vraiment la capacité de le faire pour soi-même et c'est certainement cela le plus difficile.
Et pour terminer, je n’ai jamais prétendu avoir « porté » tout seul ce camp, mais l’absence de soutien de coordination lors de ce séjour , m’incite à penser à juste titre qu’il vaut mieux être seul pour effectuer ce genre d’activité. Encore une fois, je reste extrêmement déçu et choqué par la façon dont les commentaires me sont revenus aux oreilles et il faut bien reconnaître que cette manière d’agir est loin d’être professionnelle et sérieuse, d’où la nécessité de faire au moins pour moi de faire ce compte-rendu.
R. GERARD